jeudi 15 janvier 2009

De l'aménagement urbain et architectural

A force de passer ma vie dans le métro il m'arrive que j'en sorte, et aujourd'hui, une fois dehors, j'ai fait une chose que de peu de parisiens font.
Non, je n'ai pas souri.
J'ai levé les yeux.
Non pas pour regarder mes contemporains s'agiter sur des trottoirs trop étroits, mais pour regarder la ville en elle-même. Une question m'a frappée:

Comment, au début du XXIème siècle, Paris peut encore être considéré comme une capitale de la mode et du bon goût par le reste du monde ?

Tout y est vieux, de la tour Eiffel au métro, en passant par cette architecture haussmannienne que l'on qualifie encore de "charmante" par opposition aux insultes visuelles que représentent les constructions faites depuis la fin des bombardements alliés...
J'ai l'impression de vivre dans une ville qui a arrêté de se regarder au milieu des années 1970. Voire 1870: Les communards ont eu le Sacré-Coeur, et depuis, plus rien mis à part un gigantesque porte-clé lumineux.

J'ai donc levé les yeux, j'ai remarqué que chaque mur était gris, que tout respirait la maladie et la neurasthénie.

Je me demande quel est le niveau de déception ressenti par un touriste lorsqu'il débarque dans cette ville idéalisée. Pigalle n'est pas classe et sexy, les boutiques de Montmartre ressemblent à celles de Disneyland, les Champs-Elysées ne sont qu'un centre commercial à ciel ouvert, un Leclerc géant avec vue sur un caillou commémorant les délires belliqueux d'un tyran minimisé.

Il serait peut-être temps de lever les yeux et de voir que tout est moche à Paris.
Il serait peut-être temps de lever les yeux et de voir que tout est vieux à Paris.
Il serait peut-être temps de tout raser pour ériger les portes clés du XXIIème siècle.

En attendant, j'ai rebaissé les yeux : les trottoirs de Paris réservent parfois des surprises.

Aucun commentaire: