tag:blogger.com,1999:blog-11986581034000826922024-03-13T03:28:40.873+01:00Un hiver à ParisParler de Paris de la pire manière qui soit.Unknownnoreply@blogger.comBlogger41125tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-63095037818345798802010-11-28T21:09:00.002+01:002010-11-28T21:12:10.647+01:003ème tour.Encore une révolution avec les mains plantées dans les poches<br />
les pavés pleuvaient sur Nation, on est quand même plus si proches <br />
En admettant qu'on se manque, octobre brulait dans la crise<br />
et calcinait toutes les feuilles mortes, les brouillons de mes lettres à Lise.<br />
<br />
Quelques brasiers n'ont pas suffit, et la Bastille s'est remontée<br />
je ne t'ai pas vu t'en aller seule au beau milieu des tranchées<br />
puis Novembre a gueulé ton nom pour sonner le glas d'une guerre<br />
y a plus personne à Nation y'a plus personne sur la terre<br />
<br />
Sache qu'ici aussi c'est l'hiver, les arbres savent s'y préparer<br />
et puisque j'aurai du me taire je n'aurai qu'à les imiter:<br />
du mauvais côté de la glace je resterai près de la seine<br />
les poumons vides à la surface. Il serait temps que tu reviennes<br />
<br />
Il commence à faire froidUnknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-51288047231390675112009-10-09T16:02:00.004+02:002009-10-09T17:29:05.577+02:00Cliquez, consommez.Paris c'est dégueulasse, il y a de la pub partout, même sur ce blog.<br /><br />Ça devrait pas rester longtemps, mais je veux voir si la perversion du système commercial poussera Google à afficher des annonces pour des sites vendant des bouteilles de gaz et de la mitraille. Après quoi on devrait m'accuser d'être financé par le terrorisme. <br /><br />On s'amuse comme on peut.Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-55405834134748945582009-10-07T22:23:00.004+02:002009-12-11T03:12:08.406+01:00Comment tout perdre, à commencer par son temps?Tout d'abord, il faut se munir de temps en quantité déraisonnable, le luxe du gaspillage commence par la proximité de l'opulence. Commençons sur une base de vingt-quatre heures par jour de moyenne, extensible par la suite en développant nos compétences de gestion de tâches chronophages en simultané. <br />L'ubiquité appliquée au brassage de vent.<br /><br />Ensuite, vivre dans une grande ville, la plus impersonnelle qui soit, par exemple Paris. Paris la grande, la magnifique, étendue sur des dizaines de kilomètres, sinueuse à souhait, grouillant de toute part, avec vous pas vraiment au milieu, mais pas assez excentré pour vous couper l'espoir de pouvoir vous y déplacer rapidement. L'espoir c'est quelque chose de sale. L'espoir, c'est se faire casser un seul genou et penser pouvoir se relever. L'espoir c'est dire "je t'aimerai toute ma vie". <br />L'espoir c'est un mensonge à retardement.<br /><br />Enfin, il faudra essayer de rencontrer des gens sans la farce de l'ivresse. <br />Prendre rendez-vous avec une amie, demander si elle est libre, attendre une réponse, désespérer seul, prévoir autre chose, obtenir une réponse, repousser le rendez-vous, ne plus jamais avoir de nouvelles. Attendre le soir, patienter seul. Attendre le métro, parcourir sept cents cinquante mètres, perdre son temps à vouloir en gagner. Appeler, tomber sur un répondeur, laisser un message. Rentrer chez soi, seul. Laisser un commentaire, attendre un mail. Se coucher tard, se lever tard, recommencer. <br />Et à la fin regarder sa montre, et pester devant tout ce temps à venir, et chercher une idée pour le passer agréablement. <br />Appeler quelqu'un, convenir d'un rendez-vous, et annuler.Unknownnoreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-88441238182521082682009-07-28T23:11:00.003+02:002009-07-28T23:51:55.138+02:00Les enfoncer toutes.Et puis j'ai découvert le bonheur de la violence spontanée. <br /><br />A la sortie de ces longs couloirs dégueulasses, après un trajet collé à un poteau poisseux, j'ai pu en moins de deux secondes laisser éclater une colère fulgurante, une réaction inappropriée face à la futilité de la menace, une frappe préventive dans le but de vomir une accumulation de pression inédite.<br /> <br />Transporté dans une foule où chacun de mes pas étaient régis par la cadence qu'elle imposait, je me suis vu gonfler de haine, ou plutôt d'une envie insatiable de tuer chacune des personnes m'entourant à mains nues. <br />Dans ce magnifique sentiment, il me fallait trouver un exutoire simple et efficace, c'est alors qu'elles sont venues à moi, ces deux putes en habits de lumière. Je les avais vu de loin et je pressentais déjà l'événement, imaginant chaque phase de mon geste pour les atteindre à la tête, dans une tempête meurtrière. Au fur et à mesure que j'approchais, je préparais mon coup: une droite sans avertissement, je n'avais pas le temps de discuter et l'idée d'un contact me remplissais d'une excitation sans précédent. <br /><br />Je ne m'étais pas trompé, la non réaction de leur part a déclenché mon déferlement de violence. Dans une seule percussion, je les ai atteintes toutes les deux, elles n'ont rien pu éviter. A ce moment, je me suis laissé traversé d'un sentiment de complète béatitude, il ne manquait que la vue du sang à cette sublime victoire. Je n'ai pas eu à attendre trop longtemps, une de mes phalanges ayant pris soin d'éclater sur leur petites gueules.<br /><br />Je me suis senti grand, la prochaine fois je frapperai autre choses que des portes automatiques. Pour voir.Unknownnoreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-48555635367681175512009-07-24T00:54:00.003+02:002009-07-24T01:12:42.772+02:00Désordre.Nous sommes fin juillet 2009 à Paris. <br />Il est une heure du matin, il pleut. <br />Ils semblent tous heureux.<br />Tu m'ignores.<br />Je suis pathétique, je me sens mal.<br /><br />Vous n'avez même pas idée.Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-40664829011656024012009-07-08T14:55:00.005+02:002009-07-08T20:44:58.663+02:00Mort-mourrantAlors que j'agonise encore ici, mon cadavre est déjà en train de pourrir là-bas.<br /><br />La science avance, j'ai réussi à dupliquer mon décès.<br /><br />Là où certains ressuscitent, je parviens à mourir plusieurs fois de suite. Il est probable qu'en vivant dans le XIIIe, mon signe astrologique chinois ait pris le dessus: à l'inverse d'un chat qui retomberait toujours sur ses pattes au cours de ses sept vies consécutives, j'ai lentement muté vers le rat d'égout qui se fera écrasé où qu'il aille, et qui une fois mort, prendra le soin de se tuer encore.Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-11480636047905240742009-07-08T01:12:00.002+02:002009-07-08T01:42:26.416+02:00L'anonymat parfait.Même si l'on est pisté par notre passe Navigo, que des milliers de caméras nous surveillent et que chacune de nos communications téléphoniques sont filtrées, ce qui est bien à Paris, c'est cette sensation d'anonymat complet. Des millions d'êtres nous entourent, et nous au milieu, on existe. Et heureusement qu'il nous reste cette intime conviction d'exister, car sans ça, nous ne serions pas perçus autrement que des colis suspects. Bons à faire exploser.<br /><br />Moi, au milieu de ces bombes ambulantes, j'attends un appel ou au minimum, un signe qui me prouverait que j'existe aussi pour quelqu'un d'autre. Mais dans cette sublime solitude, je me trouve bien con. Pire que les refus, j'affronte l'ignorance, l'absence de réponse, le message lu sans retour, les répondeurs et l'oubli.<br /><br />Le vrai problème dans l'isolement, c'est de n'avoir personne à qui en parler.Unknownnoreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-39805459065234794122009-06-22T19:53:00.003+02:002009-06-23T01:06:55.003+02:004x3Elle est revenue, se vautrant sur la faïence comme chaque année à la même époque.<br />Elle luit. Certains voudraient nous faire croire qu'elle s'est lascivement enduite d'huile de monoï, qu'elle fleure bon la fraicheur d'un soir d'été, que sa peau s'est teintée de la sorte sous l'effet d'un soleil radieux. Irradiant. Je sais que c'est faux. Elle est marron car dans cette cave surchauffée ou s'entasse des millions d'ivrognes chaque jour, la saleté colle à la peau, elle s'engouffre dans chaque pore suintant de sueur et d'alcool. <br /><br />Cette pute nue luit de crasse. <br /><br />Moi, seul devant cette fille de 3 mètres de long, je me laisse envahir par une vague de sentiments contradictoires. Je la trouve belle et immonde à la fois, un désir violent me saisit. Elle et cent mille autres images m'ont fait devenir une niche sentimentale: 25-30 ans, CSP+, Célibataire, Athée, Apolitique, Dépressif ; elles ont changé ma perception esthétique, modelé mes préférences sexuelles, entretenu cette attente de la femme parfaite: la salope distinguée mêlant libido, réflexion, amour et divertissement.<br />Je réagirai donc en homme: je suis persuadé que la seule manière de l'aimer vraiment serait de l'honorer d'un viol public. Prolonger son existence publicitaire par la création d'un tel happening serait sans aucun doute la plus belle des preuves d'amour.Unknownnoreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-12295957549711917462009-06-07T01:29:00.001+02:002009-06-07T01:29:25.704+02:00Paris m'a tuerÇa y est.<br /><br />Ils sont tous autour de mon cadavre, me posant des questions auxquelles je n'ai pas de réponse. Ils pourraient me frapper à coups de bâton que je ne me sentirais pas moins mort. <br /><br />Mon corps vient d'échouer à 400 kilomètres du lieu que je déteste le plus au monde, et pourtant j'ai l'impression d'y être encore. Cette fadeur extrême dans ma perception de toute chose n'est désormais plus un sentiment sédentaire: ici comme là-bas, plus rien ne m'excite. C'est même pire, tout ici me fait voir à quel point je rate ma vie, dans chaque domaine. Mes amis ont fait leur deuil, mes veuves ne sont plus seules. <br />Je crois que j'ai envie de me terrer dans la cité qui m'a assassiné pour qu'on cesse de me poser cette question:<br /><br />"Alors, quand est-ce que tu reviens ?"<br /><br /><font color="red">Jamais.</font><br /><br />Je suis mort là-bas, et ici on exhume mon cadavre pour en faire une pinata.Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-47180346892179571772009-05-27T01:16:00.003+02:002009-05-27T01:55:06.613+02:00Un diner sur la SeineEt si un jour je venais à tomber amoureux de la plus belle des mouches? <br /><br />Je la vois déjà, éblouissante et sereine, courant sur mon cadavre vomi par la Seine. Moi, écorché, sur une rive paisible, j'offrirai alors une épaule sur laquelle se reposer. Une épaule d'homme, rassurante et musclée. Une épaule morte, mais rassasiante à souhait.<br /><br />Je prépare le diner.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-29837281644133603022009-05-19T00:55:00.004+02:002009-05-19T03:01:30.643+02:00De la poudre dans les yeux aussi.Je ne savais pas qu'il était possible de feindre l'euphorie à ce point.<br /> <br />Déposé au milieu de trois cents personnes, largué dans ce parc de divertissement forcé, je me retrouve seul dans une foule désinhibée. <br />Je suis seul. Je suis sobre.<br />Faire figure de vieux con m'importe peu, la joie simulée m'excite autant qu'un suicide raté. <br />Je suis donc là, noyé dans un vacarme continu et entouré par des sexes saouls s'agitant sur des vibrations régulières. Une adolescente parle en rythme de champagne, de sexe et de cocaïne avec accent anglais mal imité. La dictature de la joie est désormais établie partout, même dans ce qui sert de musique. J'essaye de m'acclimater, mais tout ce que je fais semble devoir me faire culpabiliser, je ressens une pression énorme qui veut me forcer à m'amuser: demander une boisson sans alcool est suspect, aller pisser sans en revenir plus en forme que jamais est troublant. <br /><br />La fête à Paris est une caricature.<br /> <br />Je ne m'amuse donc pas, mais j'observe. Assis sur le coin d'une table, je découvre des corps en mouvements, des individus qui en deviendraient presque intéressants par leur inquiétant mimétisme: ils sont toutes habillés de la même façon, ils ont tous le même comportement. <br />Et surtout, même dans leur état, ils consomment. <br />De l'alcool pour dire beaucoup de choses, de la musique forte pour en entendre peu et de la drogue parce que c'est mieux. Puis ils se consomment aussi entre eux: les numéros de téléphone se monnaient en cigarettes, les baisers en mojitos. Chaque émotion se voit vendue au plus offrant, une prostitution sentimentale régie par les lois du marché. Au fil des heures cet endroit est devenu le temple d'un monologue consumériste désolant de sophistication. La simplicité du dialogue n'existe pas ici.<br /><br />Je me lève, et je fini mon verre. J'aurai tenté de comprendre le principe de joie collaborative, mais faire semblant de m'amuser coute bien trop cher à mes yeux. <br /><br />J'aimerai tant être saoul pour vomir.Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-33891640978457395942009-05-06T01:17:00.004+02:002009-11-16T18:33:23.320+01:00VioletElle est seule dans le dernier wagon du dernier métro. <br />Elle a bu. Elle a peur. <br />Sa jupe ne couvre pas ses genoux, et ni son maquillage plâtreux ni ses bas trop fins ne peuvent lui apporter un quelconque sentiment de protection. <br />Elle tente de paraître intouchable dans cette carcasse vide qui la ramène chez elle, mais à chaque arrêt, elle se sent nue et à la merci du premier venu. <br /><br />Le voila qui entre. <br /><br />Tête basse, un blouson en cuir et une démarche qu'il maitrise à peine. <br />Elle a peur. Il a bu. <br />Assis face à face elle sent qu'il vient de la déshabiller d'un regard suant l'alcool et l'ennui. Elle voudrait lui cracher à la gueule et le faire payer pour tous les autres. Le courage lui manque, et la force aussi.<br /><br />Lui la trouve belle, même s'il la trouve trop maquillée. <br />Les jolies filles lui font parfois oublier qu'il déteste ces fin de soirées en solitaire, et aussi qu'il se déteste de la même manière. <br />Mais comme toujours, il voit bien qu'elle fait tout pour éviter de le regarder. Il se sent seul et ignoré, il se surprend à vouloir pleurer en se demandant pourquoi il n'aura jamais la chance de se réveiller à ses côtés. <br />Ils ont bu, il a peur. <br />Il va sortir au prochain arrêt, il doit se lever. <br /><br />Il en violera une autre pour se venger.<br /><br /><a href="http://rain-fait-des-bd.blogspot.com/" target="_blank"><img src="http://img177.imageshack.us/img177/7305/fikceviolet.jpg"></a><br /><span style="font-style:italic;">illustration par RAin.</span>Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-3847940425702416492009-04-28T23:59:00.002+02:002009-04-29T00:19:15.077+02:00Polyphonie affreuseEncore lui. Il monte au même arrêt, à chaque fois. La politesse d'abord, car il sait qu'il dérange, il sait qu'il emmerde profondément les gens avec son accordéon dégueulasse: "Messieurs dames...". Et c'est parti, il oublie tout: le monde qui ne l'écoute pas, son état, la crasse sur ses doigts. Il est seul et tout le monde s'en fout, tout le monde aimerait juste qu'il soit ailleurs, lui et ce French Cancan qu'il ne jouera jamais en entier. Tout le monde essaye d'écouter autre chose, même la sonnerie annonçant la fermeture des portes semble mieux accordée. Il continue à jouer. Moi, j'ai un couteau dans la tête et du sang sur les mains en l'entendant. Je veux qu'il meurt. Qu'il meurt pour chaque symphonie assassinée, qu'il souffre pour chaque silence non respecté. Alors doucement, je glisse ma main dans mes poches, et prend la plus grosse pièce s'y trouvant. Puis il passe dans les rangs, son gobelet pitoyable dans la main, et j'y jette mon argent. Il me regarde, je lui souris. J'espère qu'avec ça il vivra plus longtemps, et qu'il prendra le soin de mourir péniblement. Ce fils de pute et ses fausses notes, j'espère bien qu'elles lui crèveront les tympans.Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-44558304603105994612009-04-17T23:03:00.006+02:002009-05-08T01:37:11.359+02:00La ballade des gens....Je marche lentement et près des gens. <br />Il n'est pas si tard, ils ne sont pas encore saouls, et moi je suis encore une fois totalement sobre. <br />Je marche lentement et près des gens dans l'espoir que certains d'entre eux m'adressent la parole. Il n'en est rien. Ils marchent en groupe, elles rient entre elles. Elles ne rient même pas de moi, moi je suis transparent, je marche lentement. <br />Je ne sais pas où aller. A 500 mètres de chez moi, je suis perdu en plus d'être seul.<br />Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas comment faire. Comment faire pour leur parler, comment faire pour rencontrer, comment faire pour trouver un putain de but à ma vie dans cette ville fausse à en pleurer. <br />Je marche lentement, les yeux mouillés. <br />Je me demande comment je fais pour me supporter à vivre ici. En fait, je me demande comment je fais pour me supporter. <br />Je marche lentement, je rentre chez moi, je suis encore en vie, j'écris.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-65136701643834596282009-04-11T00:24:00.004+02:002009-04-11T00:55:25.609+02:00Dans le sens de la marcheLa nuit tombe sur Paris, je me laisse aller , je m'oublie.<br />J'ai perdu la force de tout haïr. Des passagers m'accompagne nulle part, ils évitent tous mon regard. Ils m'affublent tous de cette même transparence qu'ont les vitres qui laisse passer les lumières de cette ville malade.<br />Nous nous arrêtons au dessus de la Seine. Même si les Ondines y sont mortes empoisonnées, elles continuent de me tendre leurs bras. Le pont ne s'effondrera malheureusement pas, je n'irai pas boire de tasse avec elles tout de suite.<br />Dans le sens de la marche, notre bus ne prendra pas de raccourci, ne fera pas de détour, comme ma vie: tout s'arrêtera au bout de la ligne, tout s'arrêtera comme un jour se sont arrêtés les rires des Ondines.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-24887132411943513302009-04-08T19:43:00.004+02:002009-04-08T20:15:29.783+02:00EnterrementJe vais tuer mes 24 ans ce soir.<br /><br />Avoir un quart de siècle dans la "plus belle ville du monde" aurait du me faire rêver.<br /><br />Il n'en est rien. <br /><br />Il n'y a rien qui me fasse envie dans cet endroit qui m'habitue à ce malaise. <br />Je crois que pour mon anniversaire, je voudrais mourir loin du Père Lachaise.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-66845452742139633772009-03-30T23:58:00.004+02:002009-03-31T01:14:01.361+02:00PlaiesJe suis tellement rongé par la Seine que je crois qu'elle commence à couler dans mes veines, je me sens sale et contagieux. Toute cette eau pourrie par les cadavres de la St Barthélemy, toutes les gouttes de cet égout à ciel ouvert forment désormais le fluide qui me fait croire que j'ai quelque chose à dire. J'ai donc créé mon ennemie, et en devenant dépendant du dégoût qu'elle m'inspire me voila maintenant totalement englouti dans son indifférence. Inefficace dans les mots je devrai peut être prendre un nouvel angle de tir. <br /><br />Cette fois-ci sans poésie, cette fois-ci sans rime. Du sang, et pas que le mien évidemment.<br /><br />"Alors il est dit que l'on verra de l'eau souillée couler de chaque pore de chaque parisien, que le Pont des Arts sera dévoré par une hydre à 11 têtes attirée par l'odeur de vinasse et de pâté, que les tunnels se gorgeront de sang pour évacuer les corps des damnés jusqu'aux Champs-Elysées, qui retrouveront alors leur fonction originelle. Il est dit aussi que cette purge sera accompagnée par les chants de toutes les pierres qui réciteront d'une seule voix la prophétie:<br /><center><span style="font-style:italic;"><br />Puisse la Seine couler cette île, <br />noyer ses fils, tuer ses putes, <br />laver chaque mur de chaque insulte</span>"</center>Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-32948980402412393002009-03-23T00:29:00.002+01:002009-03-23T01:13:09.291+01:00CaféineJe suis puissant.<br /><br />J'aurais pu tous les tuer, chaque parisien, à coups de poing. Je les ai tous regardés au fond des yeux, au fond de leur regard vide qui ne cache rien. Je suis rentré dans leur tête, ils ne pouvaient rien faire, je les savais tétanisés par mon attitude, terrifiés par l'idée de voir le cerveau de leur voisin prendre l'air. Je les ai tous dévisagés, un à un, lentement, un sourire sur mes lèvres, une éruption dans mes muscles, un meurtre dans chaque souffle. <br />Plus le métro avançait, et plus je riais. <br />Statique dans le wagon, je n'attendais qu'une chose: qu'un seul d'entre eux se lève pour me calmer, alors je l'aurais frappé d'une manière parfaite, je lui aurais arraché la tête pour la manger. <br />Mais rien, il n'y a pas eu d'agression, ni aucune tentative de rébellion. Ils sont restés sages et je suis devenu fou. <br /><br />Je suis devenu Dieu.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-82426707192161624702009-03-17T23:47:00.005+01:002009-03-18T00:51:38.659+01:00Angoisse bétonDebout sur le trottoir de l'avenue de Choisy, j'avance dans un stress permanent.<br />J'avance. Mes pas sont rapides, mon corps est lent. La mâchoire serrée, j'ai des pylônes sous les dents. Les muscles tirés, j'ai l'impression que mes os vont éclater tant la totalité du béton parisien se concentre sur les 20 cm² qui séparent mes deux épaules. Tout est agressif, sauf la température que je ne perçois plus. Tout est agressif, tous les sons sont stridents. J'entends tout, je ne comprends rien. <br /> <br />J'avance encore. Mon corps est violent.<br /><br />Je ne veux qu'une seule chose: m'écraser sur le sol. Je cherche une bonne raison de le faire. Je veux m'allonger violemment, je veux faire craquer mon corps intégralement. Étendu par terre, je pourrai faire fondre cette sensation dans le goudron. Je pourrai me faire fondre en y pressant mon front. <br />Je reste pourtant debout avec mon sentiment, à rêver d'une fusillade et d'une balle perdue, sauf pour moi. A rêver d'un Paris en état de siège, d'un tireur embusqué qui m'abattrait silencieusement. A rêver d'un repos fracassant, bercé par les cris des passants. Je rêve de cet alibi qui me couchera sur le pavé, mais encore une fois, je reste debout par lâcheté. <br /><br />J'avance encore, j'attends l'accident.Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-91350356997194256522009-03-09T21:14:00.003+01:002009-03-09T21:52:14.122+01:00Phare EiffelEn plein milieu de l'île, des montagnes d'eau semblent me dominer. Je croyais avoir commencé à faire fondre la neige de cet hiver, je me retrouve menacé par un torrent glacé. <br />En plein milieu de l'île il y a un phare géant, j'aurai du le voir de loin et éviter l'échouement. Maintenant j'essaye de construire un radeau avec des méduses, les pieds bloqués dans du béton armé, et si la trombe venait à tomber, je serai fixe dans la marée. Fixe mais bien noyé.<br /><br />En plein milieu du creux... je suis vague.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-54366781946573971092009-02-26T23:28:00.005+01:002009-02-27T01:06:14.062+01:00Des rats dans une gouttièreDes rats courent dans une gouttière. <br />Il attend son métro, encore. Il sait qu'il arrivera prochainement, mais en attendant, il n'y a rien. Sous son siège, du vide, entre ses mains du vide, dans sa tête du vent. <br />Tout lui semble à l'arrêt dans cette cave qu'on lui présente comme un point de départ. Il pense à une seconde éternelle, celle-là même qu'il vivra à l'instant de sa mort: du blanc, du soleil, et encore un tunnel. <br />Il aimerait qu'on lui présente une issue. Pas simplement une main tendue, mais plutôt une main crochue, une main qui le tirera vers la surface, et pourquoi pas même un poing dans la face. <br />Il aimerait que ça soit elle, mais elle ne le regarde plus, leurs regards se sont croisés trop de fois pour encore jouer aux étrangers. Elle baisse les yeux. <br />De l'autre coté des rails il songe à la rejoindre. <br />Des rats courent dans une gouttière. <br />Sur le bord du quai, les pieds presque au bord du trou, les larmes presque au bord des joues, un raccourci se trace devant lui. <br /><br />Un vertige se trace aussi.Unknownnoreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-63639020455476706942009-02-23T23:46:00.005+01:002009-02-24T01:06:39.706+01:00Paris tu l'aimes..."-T'es vraiment trop con de rester à Paris... <br />Ça fait un an que tu nous fais chier avec tes conneries... Qu'est ce que t'attends? On dirait que t'aimes ça de rester dans ta vie de merde, à te plaindre à la face du monde que t'es pas heureux là où tu vis. Qu'est ce qui te retiens ici, tu peux me le dire?<br /><br />-J'ai un boulot, et puis, j'ai quelques amis ici aussi finalement...<br /><br />-Ouais et alors?<br /><br />-Ben c'est difficile de tout plaquer...<br /><br />-Quand tu t'es cassé t'as pas tout plaqué?<br /><br />-Si mais c'était différent, j'avais besoin de partir...<br /><br />-...<br /><br />-Oui je sais, j'ai encore besoin de partir.<br /><br />-Continue...<br /><br />-J'en ai marre de pas être bien ici ou ailleurs, si je me casse, c'est encore une fois pour tout recommencer, et finalement recommencer à détester l'endroit où je suis... même si je commence à comprendre que le problème dans cette phrase, c'est pas "l'endroit" c'est "je suis". <br /><br />-Putain mais arrête avec ça, laisse toi vivre un peu. Oui "on meurt tous à la fin", oui "la vie c'est du remplissage", et puis après ? Tu veux penser binaire ? Pense binaire alors, et soit tu te pends maintenant et on en parle plus, ou soit tu remplis ta vie de merde avec des choses qui te donnent envie de patienter un peu avant de sauter de ta chaise.<br /><br />-Ouais je sais tout ça... Mais si tu m'enlève ça, je crois que je crée plus rien.<br /><br />-Ah oui c'est vrai: la mélancolie créatrice de l'artiste, la tristesse fracassante. Blaireau va, tu nous tiens un discours sur l'inutilité de l'existence humaine, sur les aberrations de l'histoire et de l'incapacité qu'ont les hommes à apprendre de leurs erreurs, et tu viens nous faire chier avec des "créations" ? <br />Elles sont pour qui ces créations ? Pour la postérité non ? Si tu veux être logique, ne crée rien, de toute façon tout sera détruit ou oublié et le peu qui restera ne sera pas assimilé...<br /><span style="font-weight:bold;">Ferme ton blog, brûle tes disques.</span><br /><br />-Pourquoi pas...<br /><br />-Je commence à penser que tu vires parisien avec ton attitude élito-dépressive. Tu m'énerves. Salut et marre toi bien dans ta vie de con."Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-34592595286155862932009-02-17T22:55:00.004+01:002009-02-18T00:20:52.783+01:00Des filles et du marketing.C'est étrange comme la perception d'un environnement peut changer dès lors qu'on y vit quotidiennement. <br /><br />Je me rappelle de quelques séjours très courts à Paris il y a quelques années, où je découvrais cette ville comme un touriste. Un de mes souvenirs les plus marquants de ces escapades parisiennes est le sentiment que j'avais de ne croiser que des jolies filles. <br />Partout. <br />Dans le métro, dans la rue, dans les magasins, dans les salles de concerts et dans les bars, elles paraissaient toutes sublimes. Je ne sais pas pourquoi, c'était sans doute une réaction naturelle à la découverte de filles sophistiquées telles qu'on en trouve peu en province, elles semblaient toutes sortir de séances photos pour des magazines de mode. Elles avaient la classe qu'ont les filles inaccessibles.<br /><br />Puis je me suis installé dans cette capitale, où j'ai oublié pendant presque un an d'y regarder les filles à cause de l'exclusivité que j'accordais à ma relation amoureuse et provinciale de l'époque. <br />Mais tout a une fin, surtout quand je le décide. <br />Je me suis donc forcé à recommencer à regarder autour de moi pour y retrouver le charme de ces demoiselles que j'avais cru apercevoir jadis. Les yeux grands ouverts, j'ai essayé de les retrouver, sans succès. <br />Tout ce que je vois désormais ce ne sont que les mêmes franges, les mêmes fringues, les mêmes doses outrancières de maquillage sur les mêmes visages dénaturés, les mêmes regards creux lorsqu'on en croise par accident, les mêmes tatouages exhibés sous les mêmes crèmes auto-bronzantes, les mêmes bouches en cul de poule, les mêmes culs de poules, les mêmes attitudes vulgaires, les mêmes goûts pour la musique de merde, les mêmes ballerines en été, les mêmes bottes en hiver, et surtout la même gueule toute l'année. <br /><br />Je tends à penser que les jolies filles ne faisaient partie que d'un plan marketing de la ville de Paris pour y attirer le provincial: une fois que le Nantais naïf ait déménagé, on a laissé les mannequins dans la vitrine et on le fait désormais errer dans des rayons gorgés d'articles défectueux sortis de la même chaîne de montage.<br /><br />Je crois que je n'aime pas le marketing.Unknownnoreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-7538182578061538142009-02-15T03:13:00.003+01:002009-02-15T04:30:04.505+01:00Paris est magique"-Ca va ? T'as l'air perdue... <br />-Non non, j'attends mon dealer"<br />Elle aurait pu me dire quelle rêverait d'une douche de sperme que j'aurais trouvé ça moins vulgaire. <br /><br />Pendant la petite heure de marche qui sépare Ménilmontant de la place d'Italie, je n'ai pensé qu'à ça tout en observant la population qui sillonne les rues à trois heures du matin. <br />Normalement les gens saouls et les camés légers me font rire, mais je m'aperçois en vieillissant que plus ça va et plus j'ai envie d'égorger chaque petit malin se vantant de sa dépendance à la "C" en se bourrant la gueule au whisky-coca dans le métro. Le prosélytisme bachique m'emmerde profondément. <br /><br />Il n'y a plus que des drogués et des alcooliques à Paris, la poudre au nez et la bouteille à la main semblent être vendus avec la panoplie du parfait petit parisien. J'ai vraiment l'impression de ne pas être à ma place ici, l'impression d'être un freak en étant trop normal. <br /><br />Je ne suis pas un jeune déluré, je suis peut être un vieux con prématuré.Unknownnoreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-1198658103400082692.post-25044036542568949232009-02-07T01:37:00.003+01:002009-02-07T02:35:02.944+01:00Conte parisienIl était une fois un putain de crapaud avec une cigarette dans la gueule. <br /><br />Pour faire 10 kilomètres comme une taupe, on m'a forcé à ouvrir les narines, on y a injecté des pincées de bouffe avariée, des effluves de goudron chaud, des relents de pisse coupée à la sueur, et quelques litres de cette foutue poussière noire qui ne semble plus gêner personne dans ce métro dégueulasse. <br /><br />Abracadabra: tout pue ici... <br /><br />Je me demande si les gens s'habitue à l'odeur de Madeleine. Je me demande si à force on vient à penser que ça vient de notre haleine. Je me demande et en même temps je continue d'inspirer comme si je ne savais faire que ça. <br /><br />L'histoire nous dit que lorsque je commencerai à tirer sur le filtre en ayant atteint une taille humaine, une bergère charmée par le regard creux d'un animal aussi méphitique tentera un bouche-à-bouche pour joyeusement me faire exploser.<br /><br />Fin.Unknownnoreply@blogger.com0