mardi 30 décembre 2008

Reflexion sur les îles.

Quitter cette île pour une autre:
on m'a parlé d'un nouveau départ.
Pourquoi s'entourer d'eau puisque
"Quand la mer monte il est trop tard"?
J'ai bien tenté de m'appliquer
prenant chaque jour comme une marée.
Mais ici, même à 300 kilomètres de la mer,
je suis rattrapé par des vagues que j'avais tenté de noyer.
Je pense que finalement il serait bon d'atterrir au milieu de l'eau glacée.
Il n'y a plus de fuite quand tout est gelé.
Plus de marée sur un glacier.

lundi 29 décembre 2008

Ma plus belle vue.

La plus belle vue de Paris

La trêve de Noël est finie

Escalator à deux files, tourniquet casseur de cuisses,
des rats partout et une forte odeur de pisse.
Air chaud. Fausse lumière. Quais suicidaires.
On ouvre les portes, les bêtes s'affrontent.
Sirène monocorde et pourtant tellement mal accordée... comment fait-on pour si mal la jouer?
Des barres grasses, des têtes basses, un poème niais, on nous agresse même dans l'art.
Plus de paysages, seulement des tunnels noirs, des publicités sur les murs,
et les dos de dizaines d'inconnus qui n'auront jamais de visages.
Arrivé à destination, dégage connard.
Les tunnels sont des couloirs,
des portes battantes à t'en briser les os,
escalator à deux files...
C'est pire dehors.

La Bastille n'a pas été rasée, on en a juste poussé les murs.

samedi 27 décembre 2008

J'ai deux amours...

Deux amants dans l'attente de la rame,
Deux amours, deux regards.
Il l'embrasse et la jette sur les rails.
Il l'admire, elle s'égare.
C'est trop tard pour la peine,
à le croire il essaye de sauver ce qui reste :
il se sauve, pour la beauté du geste.

dimanche 21 décembre 2008

Merci Paris

Pour la première fois de ma vie je me sens heureux.

L'idée d'une mort certaine me délivre de toute la gravité humaine.
Dans ce métro, ces visages gris sont déjà morts,
dans ces rues, les clochards sont un décor.
Tout est léger.

Des études, un travail, une famille, une patrie peut-être... mais surtout de l'argent, toujours plus d'argent pour acheter des moments, de l'alcool et du vent, des écrans et des images à mettre dedans.
Tout ça n'a aucun sens.

Car peu importe la folle envie de vivre qui anime chaque parisien, peu importe l'amour, l'argent et les rêves de chaque humain, nous mourrons tous avant cette fin qui nous échappe.
Et je ne voudrais pas être le dernier homme pour avoir à me demander quelle était l'utilité de ce passé, de ces objets amassés, de ces Champs-Elysées.
La réponse est là depuis le début: nous sommes des anecdotes sur un gravier et nous serons tous bientôt morts pour des années.

Et sans d'exception d'ailleurs, à Paris comme ailleurs, chaque être vivant meurt.

samedi 20 décembre 2008

De l'alcool et des filles.

De l'alcool et des filles,
Ça commence comme un hymne
Mais à Paris on s'ennuie,
on s'ennuie jour et nuit.
Trop de lumières dans ce terrier
Bien trop de coke pour respirer
Ça manque de souffle
Ça manque de bombes dans chaque quartier.

De l'alcool et des filles,
tout pourrait finir en brasier.
Notre-Dame sur un bucher
Juste une flamme pour tout raser.
Raser les têtes du Panthéon
Raser Paris et ses poumons.
Ça manque de souffle
Ça manque de bombes dans chaque wagon.

Un hiver qui dure depuis 12 mois.

Voici donc ce qui devrait être un blog avec Paris comme unique sujet.

Puisqu'à présent nous avons tous la possibilité de polluer cet univers extensible qu'est le net, j' y jette moi aussi ma bouteille en plastique que je remplierai à l'envie de mes déchets les plus triés.

Vous l'aurez compris, je mettrai donc Paris en bouteille, mais sans "si" cette fois ci.

Je ne parlerai pas de cette ville comme pourrait le faire un guide touristique ou un amoureux de Montmartre. Il y aura sans aucun doute un retour de la Violence qui me caractérise dans ce journal, car pour moi, parler de Paris, ça sera simplement parler de ma vie, et ma vie en ce moment elle a le goût du gris.

Enfin, qu'ils soient texte ou poésie, j'essaierai d'écrire chaque article de la même manière que l'on sort à Paris: en faisant attention à son style.

Voici donc la fin du prologue, et désormais tout pourrait commencer ainsi:

"Paris, cela fait douze mois que j'y vis, et depuis que j'y suis, Paris m'ennuie."