mardi 28 juillet 2009

Les enfoncer toutes.

Et puis j'ai découvert le bonheur de la violence spontanée.

A la sortie de ces longs couloirs dégueulasses, après un trajet collé à un poteau poisseux, j'ai pu en moins de deux secondes laisser éclater une colère fulgurante, une réaction inappropriée face à la futilité de la menace, une frappe préventive dans le but de vomir une accumulation de pression inédite.

Transporté dans une foule où chacun de mes pas étaient régis par la cadence qu'elle imposait, je me suis vu gonfler de haine, ou plutôt d'une envie insatiable de tuer chacune des personnes m'entourant à mains nues.
Dans ce magnifique sentiment, il me fallait trouver un exutoire simple et efficace, c'est alors qu'elles sont venues à moi, ces deux putes en habits de lumière. Je les avais vu de loin et je pressentais déjà l'événement, imaginant chaque phase de mon geste pour les atteindre à la tête, dans une tempête meurtrière. Au fur et à mesure que j'approchais, je préparais mon coup: une droite sans avertissement, je n'avais pas le temps de discuter et l'idée d'un contact me remplissais d'une excitation sans précédent.

Je ne m'étais pas trompé, la non réaction de leur part a déclenché mon déferlement de violence. Dans une seule percussion, je les ai atteintes toutes les deux, elles n'ont rien pu éviter. A ce moment, je me suis laissé traversé d'un sentiment de complète béatitude, il ne manquait que la vue du sang à cette sublime victoire. Je n'ai pas eu à attendre trop longtemps, une de mes phalanges ayant pris soin d'éclater sur leur petites gueules.

Je me suis senti grand, la prochaine fois je frapperai autre choses que des portes automatiques. Pour voir.

vendredi 24 juillet 2009

Désordre.

Nous sommes fin juillet 2009 à Paris.
Il est une heure du matin, il pleut.
Ils semblent tous heureux.
Tu m'ignores.
Je suis pathétique, je me sens mal.

Vous n'avez même pas idée.

mercredi 8 juillet 2009

Mort-mourrant

Alors que j'agonise encore ici, mon cadavre est déjà en train de pourrir là-bas.

La science avance, j'ai réussi à dupliquer mon décès.

Là où certains ressuscitent, je parviens à mourir plusieurs fois de suite. Il est probable qu'en vivant dans le XIIIe, mon signe astrologique chinois ait pris le dessus: à l'inverse d'un chat qui retomberait toujours sur ses pattes au cours de ses sept vies consécutives, j'ai lentement muté vers le rat d'égout qui se fera écrasé où qu'il aille, et qui une fois mort, prendra le soin de se tuer encore.

L'anonymat parfait.

Même si l'on est pisté par notre passe Navigo, que des milliers de caméras nous surveillent et que chacune de nos communications téléphoniques sont filtrées, ce qui est bien à Paris, c'est cette sensation d'anonymat complet. Des millions d'êtres nous entourent, et nous au milieu, on existe. Et heureusement qu'il nous reste cette intime conviction d'exister, car sans ça, nous ne serions pas perçus autrement que des colis suspects. Bons à faire exploser.

Moi, au milieu de ces bombes ambulantes, j'attends un appel ou au minimum, un signe qui me prouverait que j'existe aussi pour quelqu'un d'autre. Mais dans cette sublime solitude, je me trouve bien con. Pire que les refus, j'affronte l'ignorance, l'absence de réponse, le message lu sans retour, les répondeurs et l'oubli.

Le vrai problème dans l'isolement, c'est de n'avoir personne à qui en parler.