mercredi 8 juillet 2009

L'anonymat parfait.

Même si l'on est pisté par notre passe Navigo, que des milliers de caméras nous surveillent et que chacune de nos communications téléphoniques sont filtrées, ce qui est bien à Paris, c'est cette sensation d'anonymat complet. Des millions d'êtres nous entourent, et nous au milieu, on existe. Et heureusement qu'il nous reste cette intime conviction d'exister, car sans ça, nous ne serions pas perçus autrement que des colis suspects. Bons à faire exploser.

Moi, au milieu de ces bombes ambulantes, j'attends un appel ou au minimum, un signe qui me prouverait que j'existe aussi pour quelqu'un d'autre. Mais dans cette sublime solitude, je me trouve bien con. Pire que les refus, j'affronte l'ignorance, l'absence de réponse, le message lu sans retour, les répondeurs et l'oubli.

Le vrai problème dans l'isolement, c'est de n'avoir personne à qui en parler.

5 commentaires:

Fauste a dit…

Etrange comme j'ai souvent imaginé croiser quelqu'un comme toi. Un inconnu, dans le métro, le tram.
Un regard dans la foule, bref mais qui transporte un flot de paroles, de sentiments, d'émotions.

Apparemment, l'individualisme n'est pas le seul fait de Paris, je suis à Bordeaux, et la soupe de gens me noie tout autant.

pelote a dit…

Tant de solitudes qui se croisent, parfois qui s'entrechoquent, qui ne bredouillent même plus d'excuses. Ce n'est pas seulement en ville. La foule exacerbe cette sensation, mais au fond, elle nous est bien plus familière que ça.

Anonyme a dit…
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Elena a dit…

Dans cette foule et cet anonymat, on peut aussi trouver un confort, celui de passer inaperçu et de ne pas avoir à faire semblant, de ne pas s'armer d'un masque social, de se sentir libre. Quand la solitude n'est pas désirée, la foule "entourante" est un étau écrasant mais on peut y trouver aussi une certaine liberté. Libre de ne pas sourire, libre de ne pas parler, libre de rester dans ses pensées, voir même libre de penser et imaginer à souhait. Se laisser transporter...
Tout n'est pas noir même si les couleurs semblent toujours plus facilement sombres.

Goat Cheese a dit…

Beau et touchant ce blog.
En espérant recroiser l'auteur dès que possible dans une crèperie de la place St Anne (ou dans un endroit plus cool tant qu'à faire...)