mardi 17 mars 2009

Angoisse béton

Debout sur le trottoir de l'avenue de Choisy, j'avance dans un stress permanent.
J'avance. Mes pas sont rapides, mon corps est lent. La mâchoire serrée, j'ai des pylônes sous les dents. Les muscles tirés, j'ai l'impression que mes os vont éclater tant la totalité du béton parisien se concentre sur les 20 cm² qui séparent mes deux épaules. Tout est agressif, sauf la température que je ne perçois plus. Tout est agressif, tous les sons sont stridents. J'entends tout, je ne comprends rien.

J'avance encore. Mon corps est violent.

Je ne veux qu'une seule chose: m'écraser sur le sol. Je cherche une bonne raison de le faire. Je veux m'allonger violemment, je veux faire craquer mon corps intégralement. Étendu par terre, je pourrai faire fondre cette sensation dans le goudron. Je pourrai me faire fondre en y pressant mon front.
Je reste pourtant debout avec mon sentiment, à rêver d'une fusillade et d'une balle perdue, sauf pour moi. A rêver d'un Paris en état de siège, d'un tireur embusqué qui m'abattrait silencieusement. A rêver d'un repos fracassant, bercé par les cris des passants. Je rêve de cet alibi qui me couchera sur le pavé, mais encore une fois, je reste debout par lâcheté.

J'avance encore, j'attends l'accident.

1 commentaire:

guilem a dit…

Selon les symptomes,
Tout porte à croire que t'es encore sous acid. Decroche mec!