dimanche 7 juin 2009

Paris m'a tuer

Ça y est.

Ils sont tous autour de mon cadavre, me posant des questions auxquelles je n'ai pas de réponse. Ils pourraient me frapper à coups de bâton que je ne me sentirais pas moins mort.

Mon corps vient d'échouer à 400 kilomètres du lieu que je déteste le plus au monde, et pourtant j'ai l'impression d'y être encore. Cette fadeur extrême dans ma perception de toute chose n'est désormais plus un sentiment sédentaire: ici comme là-bas, plus rien ne m'excite. C'est même pire, tout ici me fait voir à quel point je rate ma vie, dans chaque domaine. Mes amis ont fait leur deuil, mes veuves ne sont plus seules.
Je crois que j'ai envie de me terrer dans la cité qui m'a assassiné pour qu'on cesse de me poser cette question:

"Alors, quand est-ce que tu reviens ?"

Jamais.

Je suis mort là-bas, et ici on exhume mon cadavre pour en faire une pinata.

3 commentaires:

OceanoNox a dit…

Sentiments pour sentiments, deux ans dans ce chaos grotesque m'ont détruit, disloqué, laminé.
Est ce une lueur d'espoir de voir quelqu'un qui pense et ressent les mêmes effets au contact malsain de cette ville putréfiée ? Ou bien est ce le tocsin ?

Fikce a dit…

Merci à toi pour ce commentaire.
Je n'ai pas de réponse à ta question, mais je pense que nous sommes un bon nombre à détester Paris, sans avoir d'autre choix que d'y vivre pour l'instant.
Tu as un joli blog aussi, félicitations.

junko a dit…

Merci pour le lien ! :)
Cha